Quel avenir pour le stockage de l’électricité ?
janvier 2, 2023Et si demain nos maisons avaient toutes des batteries ? Utiliser des batteries domestiques pour stocker l’énergie dans son logement est loin d’être une idée ridicule et présente déjà de nombreux avantages pour les particuliers, notamment ceux qui disposent de panneaux solaires et qui cherchent à augmenter leur autoconsommation… et même à faire des économies dans certains cas ! Les batteries de stockage domestiques rentables dans d’autres pays.
1) Les batteries de stockage sont déjà rentables en dehors de la France
L’autoconsommation rentable grâce aux batteries domestiques est compliquée en France, car les prix de l’électricité sont parmi les plus bas d’Europe en raison de la production nucléaire. Ce n’est cependant pas le cas en Europe, où les prix de l’électricité sont plus variables.
Le Danemark, par exemple, est le champion européen de l’électricité chère, avec des tarifs dépassant 0,40 € le kWh. Chez nos voisins allemands, où la transition vers les énergies renouvelables a commencé très tôt, la situation est similaire, avec plus de 0,30 euro le kWh. Pour faire des économies, l’autoconsommation et le stockage sont des solutions plus importantes qu’en France. Grâce aux aides de l’État aux installations solaires complétées par des batteries de stockage, plus de 50 000 batteries résidentielles ont été installées en fin d’année 2016. Enfin, au Royaume-Uni, où le prix moyen du kWh est d’environ 0,18 €, les solutions de stockage d’énergie domestique commencent à rentabiliser.
Les offres d’autoconsommation photovoltaïques avec stockage se multiplient alors dans ces pays. Le fournisseur européen E. ON, en partenariat avec Solar watt, propose depuis juin 2016 en Allemagne et en Grande-Bretagne une solution « photovoltaïque-batterie domestique » accompagnée d’une application mobile dédiée permettant de contrôler sa production, sa consommation, son stockage et les économies réalisées. Au Royaume-Uni toujours, EDF Energy propose un service similaire en association avec Tesla.
Même Ikea propose depuis peu une alternative aux énergéticiens : associé à Solarcentury pour les panneaux solaires et à LG pour les batteries, le géant suédois propose lui aussi une solution d’autoconsommation clé en main aux particuliers britanniques.
2) Quelles technologies pour les batteries domestiques du futur ?
Cependant, une dernière ombre plane sur les batteries domestiques : la technologie lithium-ion est loin d’être neutre pour l’environnement. Le lithium est extrait principalement de la saumure du Grand Désert Salé, nécessite de grandes quantités d’eau (obtenue par évaporation de la saumure) et affecte les écosystèmes de ces espaces naturels. Aussi, un autre inconvénient du lithium est qu’il est plutôt rare : il n’existe que dans certains pays, comme la Colombie, le Chili ou la Chine.
A grande échelle, d’autres solutions éprouvées existent, comme les stations d’épuration (stations d’acheminement d’eau par pompage), qui consistent à remonter l’eau du barrage pour ensuite la turbiner et à produire de l’électricité en période de pointe lorsqu’il y a surplus. Par exemple, des piles à combustible alimentées en hydrogène sont également envisagées pour une utilisation à grande échelle ou pour une utilisation dans de grands sites industriels, des collectivités ou de petites villes.
Enfin, l’une des véritables limites du lithium-ion, le problème du stockage à long terme, peut également être surmontée grâce aux batteries au soufre. C’est du moins ce sur quoi parie Form Energy, une jeune entreprise fondée par des chercheurs du MIT. Ces derniers peuvent relever ce défi avec des batteries qui permettent de stocker l’électricité produite d’une saison à l’autre, par exemple en réutilisant l’énergie solaire produite l’été en hiver. Bien sûr, à une fraction du coût des batteries actuelles.
Quel avenir pour les batteries domestiques ? Il est difficile de prédire pour l’instant qu’ils trouveront vraiment un public ou qu’ils disparaissent… mais une chose est certaine. Cela dit, les batteries domestiques ne sont pas la seule fin de l’histoire.